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Il est nécessaire, préalablement à la création d’une entreprise, d’élaborer une idée précise du projet qui est amené à voir le jour. Ce projet doit alors être consolidé par un travail de recherche permettant à l’entrepreneur de valider son idée et de préparer sa mise en place.
Elaborer une idée :
La création d’une entreprise se définit comme la mise en œuvre de moyens nouveaux dans le but de produire des biens ou de fournir des services. Un tel projet trouve inévitablement sa source dans une idée, qui peut être alternativement originale ou existante :
- Idée originale : il convient pour l’entrepreneur d’identifier une clientèle ou un marché cible.
- Idée existante : si l’entrepreneur se lance dans un secteur d’activité porteur dans lequel d’autres entreprises sont présentes, il lui est alors nécessaire de se démarquer des potentiels concurrents.
Créer une entreprise ne se résume toutefois pas à l’accomplissement d’une série de démarches administratives : en effet, le projet, qui peut naître d’une expérience professionnelle, d’une formation ou d’une compétence particulière, doit être soigneusement mûri et réfléchi. A ce titre, des éléments tels que sa rentabilité, sa viabilité, sa faisabilité et la concurrence existante doivent être pris en compte.
Valider l’idée :
Que l’entrepreneur choisisse de fonder une société ou opte pour le statut de micro-entrepreneur, l’idée qu’il souhaite concrétiser au travers d’une entreprise doit impérativement être validée afin de vérifier sa viabilité. La validation repose sur plusieurs points, notamment :
- L’étude des tendances de consommation
- Le contexte actuel et prévisionnel du secteur visé
- L’évaluation des ressources à disposition
- Les possibilités de financement
- Le modèle d’activité (business model)
- La détermination des processus relatifs à l’activité de l’entreprise (fournisseurs, approvisionnement, canaux de distribution…)
- La recherche d’éventuels partenaires ou associés (si nécessaire)
- Les compétences professionnelles de l’entrepreneur permettant de mener à bien le projet
- L’évaluation de l’aptitude de l’entrepreneur à endosser le rôle de chef d’entreprise
L’entrepreneur qui souhaite lancer son activité doit suivre un certain nombre d’étapes nécessaires au bon développement de son projet de création d’entreprise :
1) Faire une étude de marché
2) Réaliser un business plan
3) Choisir les locaux
4) Trouver des financements
5) Effectuer les formalités administratives
Etape 1 : faire une étude de marché
L’étude de marché vise à effectuer une projection économique de l’entreprise, nécessaire au lancement de l’activité. Elle permet ainsi d’avoir une vision plus claire du contexte économique dans lequel l’entreprise est amenée à se développer :
- Evaluation de la concurrence : identification des concurrents et estimation de leurs parts de marché et de leur potentiel.
- Détermination du profil de la clientèle visée
- Définition des contraintes légales, administratives et fiscales liées au projet
- Bon à savoir : le cas échéant, l’étude de marché doit être incluse dans le business plan ou le bilan prévisionnel de l’entrepreneur.
Etape 2 : réaliser un business plan
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une formalité obligatoire, il est fortement conseillé au créateur d’entreprise d’établir un business plan, en particulier lorsque son projet présente un caractère innovant. Ce document détaille les points essentiels du projet de création d’entreprise et fixe des objectifs de développement sur le long terme.
Le business plan comporte généralement 3 parties :
- 1re partie : présentation du projet, du marché et de la stratégie de l’entreprise. C’est dans cette section du business plan que doit figurer l’étude de marché.
- 2e partie : présentation du créateur du projet et de la structure envisagée pour l’entreprise.
- 3e partie : prévisions financières.
Ce document permet ainsi d’apporter la preuve de la solidité du projet afin de pouvoir aisément convaincre d’éventuels investisseurs d’apporter un financement indispensable à son développement. A titre d’exemple, un business plan sera systématiquement requis de l’entrepreneur qui souhaite solliciter l’aide d’une banque, d’un établissement financier ou d’un organisme d’aide à la création d’entreprise.
Bon à savoir : afin de garantir la qualité du business plan, il peut être utile d’en confier la rédaction ou la vérification à un professionnel.
Si, toutefois, le projet ne nécessite pas de financement conséquent, une simple étude prévisionnelle suffit. L’objectif de ce document est de démontrer que le créateur d’entreprise est en mesure de prévoir certains éléments, incluant :
- La croissance du portefeuille client à moyen et long terme
- Les bénéfices attendus de l’activité et les chiffres d’affaires prévisionnels
- Le type d’impôt correspondant aux résultats financiers
- La nature des charges sociales
- Le montant prévisionnel du fonds de roulement
- Les éventuels obstacles susceptibles de se présenter
Etape 3 : choisir les locaux
Le choix du local est crucial au bon développement du projet et doit être compatible avec les caractéristiques de l’activité envisagée.
En fonction de la nature de l’activité, il est nécessaire de prendre en compte un certain nombre de critères fondamentaux afin de choisir un lieu adapté :
- Emplacement
- Surface exploitable
- Présence d’un parking
- Présence d’équipements indispensables à l’activité
- Respect des normes imposées par la pratique de l’activité
- Conditions et durée du bail
Etape 4 : trouver des financements
Il est fréquent que le démarrage d’une activité requiert un financement dont l’importance varie selon la nature du projet et son envergure.
Il existe plusieurs types de financements qui peuvent être complémentaires :
Apports du créateur d’entreprise :
- En cas de création d’une société : apports en numéraire (argent) ou en nature (biens mobiliers ou immobiliers) réalisés par les associés lors de la création d’une SARL ou d’une SAS, par exemple
- En cas de création d’une micro-entreprise : apports propres au micro-entrepreneur ou à l’entrepreneur individuel.
Apports externes :
- Prêts bancaires à destination des créateurs d’entreprise
- Aides à la création d’entreprise accordées par des organismes gouvernementaux
- Subventions publiques
- Financement participatif
Etape 5 : effectuer les formalités administratives
Quelle que soit la forme juridique choisie par le créateur d’entreprise, il est indispensable d’effectuer un certain nombre de formalités administratives :
- Création d’une société : en cas de constitution d’une société telle que la SAS ou la SARL, ou leurs équivalents unipersonnels (SASU ou EURL), la rédaction des statuts et l’immatriculation auprès du greffe du Tribunal de commerce comptent parmi les formalités indispensables à la création de l’entreprise.
- Création d’une micro-entreprise : le créateur d’entreprise qui opte pour le statut de micro-entrepreneur doit impérativement effectuer un certain nombre de formalités administratives, notamment l’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) et la déclaration de début d’activité.
Bon à savoir : il est désormais possible de créer son entreprise en ligne.
Le dossier de demande d’immatriculation de l’EURL constitué par l’associé unique doit comporter un certain nombre de pièces justificatives :
- Un exemplaire original des statuts signé et certifié conforme par l’associé unique et le gérant
- 3 exemplaires du formulaire M0 de déclaration de constitution d’une SARL (Cerfa n°11680*06) dûment complétés
- Une attestation de publication dans un journal d’annonces légales
- Un justificatif de jouissance des locaux
- Le cas échéant, un exemplaire de l’acte séparé faisant étant de la nomination du gérant lorsqu’elle n’est pas mentionnée dans les statuts
- Une photocopie de la pièce d’identité du gérant
- Une attestation de filiation du gérant
- Une déclaration de non-condamnation du gérant
- Un certificat de dépôt des fonds
- Une autorisation d’exercice lorsque l’activité exercée est réglementée
- Un pouvoir du représentant légal lorsqu’il ne signe pas lui-même l’ensemble des documents
- Une déclaration des bénéficiaires effectifs
Lorsque l’associé unique endosse lui-même la fonction de gérant de l’EURL, il est tenu de remplir le volet social TNS (Cerfa n°11686*07). Il s’agit d’un intercalaire à joindre au formulaire M0 afin de déclarer sa situation aux organismes sociaux. Ce document permet en effet d’affilier le gérant associé unique de l’EURL à la Sécurité sociale des indépendants.
Le dossier de demande d’immatriculation peut également comporter d’autres documents en fonction de la situation de l’EURL :
- Un exemplaire du rapport du commissaire aux comptes lorsqu’il a procédé à l’évaluation des apports en nature
- Un formulaire de demande d’Acre
- Une photocopie du Contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape)
- Une photocopie du contrat d’apport du fonds de commerce, de location-gérance ou de cession du fonds de commerce
- Une copie de l’acte de mariage ou du contrat de Pacs lorsque le conjoint de l’associé unique collabore au développement de l’EURL
- Un justificatif de l’inscription du commissaire aux comptes sur la liste départementale et de l’acceptation de sa mission
Le gouvernement ainsi que diverses institutions régionales ou locales accordent des aides financières spécifiques aux créateurs d’entreprise, et ce, en fonction de leur projet.
Le NACRE
Le NACRE (Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise) est une accordée par les régions. Il permet de démarrer facilement une activité ou de monter le projet dans de meilleures conditions. Plus concrètement, cette aide se matérialise principalement par des conseils sur les plans financier et technique. Cette forme d’aide concerne notamment :
- Les jeunes créateurs d’entreprise âgés de 18 à 25 ans, ou jusqu’à 29 ans pour les personnes handicapées
- Les jeunes de moins de 30 ans ne bénéficiant pas de l’indemnité de chômage
- Les demandeurs d’emploi non indemnisés inscrits sur une liste depuis plus de 6 mois
- Les créateurs d’entreprise choisissant de s’établir dans un Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV)
- Les personnes bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du Revenu de solidarité active (RSA)
L’ACRE
L’Acre (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise) permet à son bénéficiaire d’être exempté de charges sociales grâce à une exonération de début d’activité. Son allocation est toutefois soumise au respect de certaines conditions, incluant :
- Le lancement d’une activité économique agricole, commerciale, industrielle ou encore libérale sous le statut d’une société ou d’une entreprise individuelle
- Le contrôle effectif sur l’établissement, impliquant de détenir plus de la moitié du capital social
L’ARCE
Octroyée par Pôle emploi, l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise) s’adresse en particulier aux demandeurs qui bénéficient de l’ARE (Allocation d’aide au retour à l’emploi). Les prétendants à cette aide doivent cependant avoir déjà eu droit à l’ACRE.
Le CAPE
Aide octroyée par une association ou par une entreprise, le CAPE (Contrat d’appui au projet d’entreprise) consiste à accompagner le bénéficiaire en lui fournissant une aide spécifique. Il peut s’agir d’une aide financière ou matérielle.
Le CAPE s’adresse notamment aux personnes souhaitant créer une SASU ou une EURL, et qui remplissent donc la fonction d’associé dirigeant unique.
Les subventions sectorielles
Les aides sectorielles visent à promouvoir la création d’entreprise dans les secteurs dits fragiles, ou reconnus comme étant en difficulté économique. Elles concernent notamment les chauffeurs de taxi, les agriculteurs, les métiers de l’édition, la librairie, la presse, ou encore les entreprises dites culturelles.
Les aides sous forme d’exonérations fiscales
Les aides aux entreprises se présentent aussi sous forme d’exonérations d’impôts. Elles permettent notamment de faciliter les investissements initiaux pour certains secteurs d’activité :
- Crédit d’impôt recherche : appui aux activités relatives à la recherche)
- Crédit d’impôt accordé aux créateurs de jeux vidéo
- Crédit d’impôt destiné aux métiers d’art
- Jeune entreprise innovante (JEI) ou universitaire (JEU)
Le financement d’une entreprise constitue un élément essentiel de sa création conditionnant la réussite du projet de l’entrepreneur. Plusieurs modes de financement, qui peuvent se compléter, sont disponibles au créateur d’entreprise.
Le financement participatif
Le financement participatif qui s’apparente à une sorte de levée de fonds auprès de tiers, est également un mode de financement très prisé des start-ups, des commerces de proximité et des jeunes entreprises. KissKissBankBank est une plateforme de financement participatif qui accompagne les entrepreneurs dans la réussite de leur campagne de crowdfunding.
Pour un porteur de projet, une campagne de financement participatif est bien plus qu'une simple collecte de fonds. Quelle que soit la typologie du projet, ce mécanisme présente de nombreuses plus-values :
▶︎ Diversifier ses sources de financement
▶︎ Tester un projet en cours de développement auprès du grand public et ainsi valider un concept
▶︎ Communiquer de manière positive et différente sur ses projets
▶︎ Élargir son public et/ou renforcer ses liens avec ses communautés
▶︎ Développer sa présence sur le web en agrandissant sa communauté sur les réseaux sociaux
▶︎ Se démarquer d’autres marques en étant au plus près de ses clients
Les financements par apport personnel en numéraire ou en nature
Ce type de financement, qui concerne exclusivement les entreprises constituées sous la forme d’une société, couvre les apports en capital social apportés par le créateur d’entreprise et ses éventuels associés. Il peut s’agir d’une somme d’argent (apport en numéraire) ou de biens mobiliers ou immobiliers (apports en nature).
La constitution d’un capital social conséquent est fortement recommandé lorsque le créateur d’entreprise envisage de solliciter le soutien d’une banque : les établissements financiers sont en effet plus enclins à accorder un prêt à une entité juridique disposant de ressources propres susceptibles de rembourser la créance.
Le prêt d’honneur
Le prêt d’honneur est accordé par certains organismes tels que les réseaux Initiative France ou Entreprendre aux entreprises qui ne bénéficient pas d’apports personnels. Ce mode de financement externe se présente sous forme d’un prêt à taux zéro : ces ressources sont alors injectées dans l’entreprise de façon à lui faciliter l’accès à un prêt bancaire.
Les emprunts bancaires
L’octroi d’un prêt par un établissement bancaire est le plus souvent conditionné par la détention de fonds propres : plus ces fonds sont importants, plus les banques sont enclines à délivrer un prêt.
Le créateur d’entreprise dispose de plusieurs options :
- Crédits à court terme
- Crédits à moyen terme et à long terme, regroupés dans les prêts à la création d’entreprise (PCE)
Créer son entreprise sans argent
Il n’est pas impossible de créer une société sans argent. En effet, les formes sociales existantes n’exigent pas de capital social minimum, à l’exception de la Société anonyme (SA). Le créateur d’entreprise peut également décider de se lancer en bénéficiant uniquement de subventions et d’aides à la création d’entreprise.
Le financement familial, également connu sous le nom de love money, peut également constituer une solution permettant aux proches investisseurs de bénéficier d’un crédit d’impôt avantageux.
Enfin, le financement participatif, qui s’apparente à une sorte de levée de fonds auprès de tiers, est également un mode de financement très prisé des start-ups.
Afin de démarrer un projet de création d’entreprise dans de bonnes conditions, 5 conseils doivent être respectés :
- Soigner l’étude de marché afin d’identifier les besoins des clients potentiels
- Réaliser un bon business plan pour viabiliser le projet
- Veiller à bien choisir les associés éventuels pour éviter les tensions
- S’assurer de disposer d’un capital de départ suffisant pour faire face aux imprévus de démarrage
- Opter pour une activité à domicile à la création de l’entreprise afin de limiter les dépenses
5 erreurs doivent toutefois être évitées :
- Le manque de communication : il est indispensable de faire connaître l’entreprise auprès du public dès le lancement de l’activité.
- Une trésorerie mal gérée, qui constitue une source de difficultés financières potentielles
- L’absence de fonds : les banques accordent des crédits aux sociétés qui disposent d’un capital acceptable.
- Le choix d’un marché peu porteur : il est préférable de s’orienter vers un marché plus rentable.
- Une comptabilité mal suivie : il peut être utile de s’aider d’un comptable pour assurer le suivi du chiffre d’affaires.